La participation citoyenne

Extrait de la carte du dépôt de la guerre (1865-1880)
Publié le 2 mars 2021
Rédigé par 
Frédéric Deconinck

Lors du dernier conseil communal, notre première échevine, Coralie Ladavid, répondait à une question sur la participation citoyenne dans le dossier de la Plaine des Manœuvres.

Pour beaucoup, la participation citoyenne, c’est demander l’avis de tous sur tout. Ainsi fut reproché « que » seulement 640 citoyens avaient participé aux réunions pour donner leurs avis. Ce processus participatif est bien plus complexe qu’un simple comptage de personnes présentes. La participation citoyenne, ce n’est pas demander aux citoyens quel nom il choisirait pour le Smart Center. Ce n’est pas organiser un référendum sur faut-il des pavés ou de l’asphalte, …

Pour mieux comprendre ce qu’Ecolo entend par cet « outil », voici l’explication de notre échevine donnée au dernier conseil communal.

« La participation citoyenne ne se fait pas n’importe comment et surtout, elle ne vient pas en lieu et place de notre système de démocratie représentative.

La participation citoyenne, telle que j’ai voulu l’initier se situe à différents niveaux :

  • Soutien des comités de quartier et de villages pour amener plus de cohésion dans les lieux de vie des gens et encourager leurs initiatives.
  • Au départ de projets d’aménagement urbanistique, et c’est le cas pour la plaine des manœuvres, pour que ceux-ci correspondent au mieux aux besoins de la population et qu’il y ait une réelle appropriation des nouveaux espaces aménagés par la population. Ce processus participatif se fait en plusieurs phases.

1ère phase :
Récolter les besoins de la population et définir le cap vers lequel aller.

2ème phase :
Elaborer un cahier des charges à partir des éléments de la participation citoyenne et lancer un appel à projets.  C’est un peu la phase d’écriture de la partition.

3ème phase :
Choisir le projet sur avis d’un jury indépendant et affiner le projet de nouveau grâce à de la participation citoyenne.

4ème phase :
Déposer les demandes de permis nécessaires et concrétiser le projet.

Il y a donc des phases où l’on a recours à la participation citoyenne mais aussi des phases où nous devons laisser travailler les professionnels. 

Pour chaque phase, la décision finale revient au Collège ou au Conseil Communal.  Nous sommes en effet encore en démocratie représentative et non en démocratie directe. Mais à la différence du passé, pour reprendre vos mots, nous demandons préalablement l’avis des utilisateurs à savoir la population.  Nous travaillons dans la transparence de l’utilisation des deniers publics et dans un esprit de co-construction avec l’ensemble des citoyens.

Où en sommes-nous pour le projet de la Plaine des Manœuvres ?

Et bien, nous sommes à la fin de la 1ère phase.  Nous avons noté les besoins exprimés par les participants et nous tentons déjà, grâce à CityTools une agence d’urbanisme pluridisciplinaire active sur les questions spatiales, sociales et environnementales, de proposer des hypothèses d’aménagement.

Cette première phase de participation représente dans les grandes lignes :

  • Enquête en ligne : 640 répondants. Il s’agit d’un taux de réponse rarement obtenu dans d’autres villes et cela marque l’intérêt pour le site.
  • Rencontres bilatérales avec des utilisateurs de la plaine, des habitants, des jeunes, la maison de la culture…
  • 3 ateliers participatifs ouverts à toutes et tous (pas seulement les habitants) qui devaient se dérouler en octobre en présentiel avec une visite du site. Malheureusement, ils ont dû se faire par visioconférence, circonstances obligent. Une vingtaine de personnes ont participé aux ateliers thématiques et environ 70 personnes étaient présentes lors de la séance de restitution de ceux-ci.  L’adhésion au projet était réellement unanime.
  • En parallèle de ce travail, un comité d’accompagnement composé des institutions avoisinantes (écoles, Maison de la Culture, Hall des Sports, Maisons de jeunes, habitants, agents de la Ville et représentant politique) s’est réuni à 3 reprises pour alimenter encore le contenu.
  • Ecriture d’un rapport et diffusion de celui-ci.

Faire de la participation citoyenne dans le contexte actuel relève de l’exploit et je félicite vraiment les personnes qui y ont contribué. Le fonctionnaire délégué lui-même a salué la qualité du travail lors de la séance de restitution et a mis en avant le côté exemplaire de la démarche.

La 1ère phase de récolte d’idées est à ce stade terminée. J’insiste de nouveau pour dire que la participation ne s’est pas limitée aux riverains directs mais qu’elle était ouverte à toutes et tous. Des mails ont été envoyés à tous les inscrits aux ateliers. Des publications ont été faites sur le Facebook et site de la Ville et la presse a relayé largement l’information.

Pour ce qui est de la diffusion du rapport, il a en effet été demandé à l’agence City Tools de respecter le processus démocratique et de publier les résultats une fois que le Collège aura pu en prendre connaissance. Le rapport sera dès lors publié d’ici fin mars sur le site de la Ville, après la présentation au Collège et mettre à disposition une version papier à l’Atelier de projets est une idée intéressante. Une présentation sera faite également en commission pour les conseillers communaux.

Par ailleurs, nous comptons bien continuer le processus participatif en organisant des actions qui permettront aux citoyens de s’approprier les lieux, de le vivre et de l’habiter.  On peut imaginer y organiser des concours, des petits concerts en partenariat avec la maison de la culture ou la maison de jeunes… Bref, des initiatives pour donner envie de se rendre sur les lieux et de mieux le connaître.

Pour ce qui est de la sécurité des lieux, ça tombe sous le sens qu’un lieu qui se veut porteur de cohésion sociale doit être sécurisé, tout comme il doit être accessible aux personnes à mobilité réduite.

Au niveau du financement, le Collège a intégré le projet dans sa balise d’emprunts possible pour la législature sans arrêter encore de montant précis puisqu’il dépendra du projet lui-même et des subsides que nous pourrons obtenir.  Enfin, le projet se veut évolutif et donc il ne se fera pas d’un coup de bulldozer. »