Avec l’Ecole Saint-André, Ensemble, Gracq, les étudiants et les riverains, l’échevin de la ville de Tournai, Jean-François Letulle a envisagé un maximum de possibilités afin de trouver un dispositif qui favorisera au mieux la pratique du vélo à proximité de l’école Saint-André de Ramegnies-Chin, plus particulièrement sur le chemin Royer, voirie qui relie plusieurs villages à la dite école.

Cet établissement s’est d’ailleurs énormément impliqué, ces dernières années, pour encourager et favoriser la pratique du vélo.

Malheureusement, selon la législation en vigueur, la largeur de cette voirie est insuffisante pour pouvoir y installer une piste cyclable. Seuls, les fameux « V » renversés pourraient se matérialiser au sol.

Après s’être renseigné auprès de nombreux acteurs, ce tronçon routier s’avère propice au test d’un projet-pilote de type « chaussée à voie centrale banalisée ».

Ce dispositif se matérialise par deux marquages discontinus longitudinaux qui laissent un espace libre de 3 mètres au centre et qui dégagent des espaces d’environ 1m50 en bordure de chaussée, praticables par les cyclistes. Les véhicules motorisés circulent au centre, sur une seule voie, et peuvent empiéter sur les bandes latérales lorsqu’ils croisent d’autres véhicules .

La présentation de ce dispositif a suscité une forte adhésion chez tous.

Mais, c’est au niveau de la tutelle que ça coince. En effet, si celle-ci autorise la ville de Tournai à mener ce projet, elle précise qu’en cas d’incidents, la Ville en endosserait seule la responsabilité.

Pourtant ce dispositif est déjà très courant pas très loin de chez nous, aux Pays-Bas, en France, etc.

Passage de témoin à Laurent Agache

Après l’étonnement, notre député Laurent Agache décide d’interpeller notre ministre de la Sécurité routière sur cet état de fait. Madame De Bue étant souffrante, c’est son collègue qui répondra.

En effet, il y a quelques années, l’IBSR – aujourd’hui Vias – avait été mandaté par la Région, pour mener une expérience pilote. Celle-ci consistait en la mise en place de cinq chaussées à voie centrale banalisée à Walhain et à Tinlot dans le cadre du plan “Wallonie cyclable”. Ils n’ont pas montré une diminution des vitesses pratiquées mais ont mis en évidence un respect strict du marquage lors des dépassements des cyclistes.

En juin 2012, le comité d’accompagnement de l’étude a jugé ces résultats suffisamment probants pour demander une modification de notre réglementation routière qui permettrait d’y intégrer cette mesure.

Quelles sont donc les raisons qui ont empêché jusqu’ici de mettre en pratique les recommandations du comité d’accompagnement de l’étude pilote de Walhain et Tinlot, et d’intégrer le concept de chaussée à voie centrale banalisée dans le Code de la route wallon ?

Voici la réponse de Mr Borsus.

Comme vous l’avez évoqué, Mr Agache, ce type d’aménagement a fait l’objet de cinq projets pilotes en 2011 à Walhain et à Tinlot. L’évaluation de ces projets confirme les constats des tests et projets pilotes effectués dans les pays voisins, c’est-à-dire les éléments suivants principalement :

  • l’aménagement n’a pas d’effet significatif sur les vitesses pratiquées ;
  • les cyclistes ont le sentiment d’une amélioration de leur sécurité.

La Wallonie est favorable au développement de cet agencement de voiries, mais cela nécessite une adaptation du Code de la route qui reste de compétence fédérale. En effet, le marquage à utiliser n’existe actuellement pas dans le Code de la route. Leur usage est donc en principe interdit.

Même si les gestionnaires de voirie placent ce marquage, les conducteurs de véhicules ne peuvent en tenir compte et doivent se conformer à l’article 9.1.3 du Code de la route : tout conducteur circulant sur la chaussée doit se tenir le plus près possible du bord droit de celle-ci. On a donc une inadéquation par rapport au dispositif de la voie centrale banalisée. Les véhicules ne peuvent donc pas circuler sur la voie centrale, mais à cheval sur le marquage.

L’adaptation du Code de la route est prévue dans le projet de révision global du Code de la route et La Wallonie a proposé les adaptations nécessaires, c’est-à-dire modifier la définition des marquages des bords de chaussée. Ainsi, l’espace extérieur est alors clairement un accotement de plain-pied revêtu et praticable dédié aux piétons et cyclistes conformément aux règles existantes du Code de la route.

Cependant, ce projet de révision du Code de la route n’a pas pu aboutir sous le Gouvernement fédéral précédent vu les nombreuses remarques de la Région flamande sur le projet.

Mme la Ministre De Bue m’indique qu’elle va écrire au nouveau ministre fédéral de la Mobilité pour lui demander de remettre rapidement l’ouvrage sur le métier. Elle espère qu’il pourra aboutir rapidement à l’adoption des modifications nécessaires.

Une issue positive peut être espérée !

En tous cas, Ecolo Tournai continuera à agir pour faire que l’on y arrive !